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Semeurs d'avenir

Nous avions consacré l’essentiel de notre newsletter de printemps aux dirigeants de PME confrontés aux effets de la crise sanitaire. Six mois plus tard, notre édition d’autonme paraît alors que la multiplication des annonces sur les nouveaux vaccins démontre l’extraordinaire capacité de la recherche scientifique, soutenue par une mobilisation de fonds publics et privés sans précédent, à accélérer, innover et faire émerger des solutions à la hauteur de la menace universellement perçue. A l’aune des grandes pandémies qui ont frappé l’humanité, il est donc probable que la crise de la covid 19 aura eu une durée de vie relativement courte; il est déjà certain que les déséquilibres de notre monde – manifestement plus difficiles à endiguer qu’un virus, quand bien même ils résultent directement des actions de l’Homme – n’ont pas cessé de produire leurs effets dévastateurs pendant cette crise sanitaire.

Sparring Capital ouvre sa newsletter à ceux qui font de la lutte contre ces déséquilibres leur combat quotidien et pour lesquels le fatalisme et l’incantation ne sont pas des options. Ces femmes et ces hommes se battent à leur manière – déterminée et entrepreneuriale – pour un monde plus inclusif et respectueux de l’environnement. Les urgences sociales et environnementales ne sont pas opposées, mais combattues de front pour faire émerger de nouveaux cercles vertueux, dans lesquels la protection de notre planète contribue à la génération de nouvelles activités et de nouveaux emplois. Ces initiatives ne sont pas nécessairement profitables, donc pérennes sans appui financier externe, et elles méritent d’autant plus d’être soutenues. C’est pourquoi, Sparring Capital a décidé de s’engager aux côtés de ces « semeurs d’avenir », à travers la Fondation Sparring Capital. Notre Fondation appuiera ainsi, chaque année, un nombre restreint d’initiatives sélectionnées pour leur approche innovante, au croisement de la défense de l’environnement et de la lutte contre les situations d’exclusion. Abritée par la Fondation Agir Contre l’Exclusion, elle aura donc vocation à prolonger, sur un autre terrain, la démarche responsable dans laquelle Sparring Capital inscrit résolument son rôle d’actionnaire professionnel.

Bonne Lecture et Excellentes Fêtes de Fin d’Année,

L’équipe Sparring Capital

Interview Réseau Eco Habitat

Franck Billeau, fondateur de Réseau Eco Habitat

Pourriez-vous nous décrire votre parcours en quelques mots et comment vous est venue l'idée de créer Réseau Eco Habitat ?

« J’ai un BTS en électrotechnique, mais à la sortie de mes études je me suis orienté vers l’animation et le milieu associatif en rejoignant la jeunesse ouvrière chrétienne, une association pour les jeunes issus de milieux populaires.

J’ai ensuite rejoint le Secours Catholique, où je suis resté 15 ans. En 2013, avec mon épouse, nous avons entrepris de faire construire une maison dite écologique. Je me suis découvert une passion pour la construction en éco-matériaux. En parallèle, en tant que responsable régional du Secours catholique, j’ai constaté que 25 % des aides distribuées servent à payer des factures d’énergie. J’ai également constaté que les dispositifs financiers prévus par l’Etat pour les rénovations de logement de personnes en difficulté étaient sous-employés.

L’association est donc née de ce constat et de la volonté d’accompagner les plus précaires dans l’amélioration thermique de leur logement. »

Quels sont les objectifs de l'association et ses principales réalisations à ce jour ?

« Le réseau est présent sur 5 départements en France et comprend plus de 100 bénévoles. Nous sommes intervenus sur 80 chantiers depuis la création de l’association et 20 chantiers sont aujourd’hui réalisés par an. L’objectif est de passer à 60 chantiers par an d’ici 3 ans.

Sur le plan social, 50 % des ménages ayant été accompagnés par Réseau Eco Habitat retrouvent un travail à l’issue de la rénovation. Concernant les personnes à la retraite, la rénovation leur permet de faire des économies d’énergie, de gagner en confort et d’accueillir leurs proches.

Pour être présent sur de nouvelles régions nous avons lancé un appel à projets. Les 10 projets les plus convaincants seront sélectionnés pour étendre l’influence du réseau. Nous souhaitons fonctionner ainsi car la force de l’association repose sur la connaissance des aides spécifiques à chaque collectivité et les relations locales. »

Qu'est ce qui fait l'originalité de votre approche ?

« Le plafond de revenus des ménages modestes selon les critères de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) est de 25 000 euros. Notre cœur de cible sont les ménages d’un revenu fiscal de l’ordre de 8 000 euros. Nous ciblons les plus modestes, ceux qu’on appelle les invisibles.

Notre deuxième particularité est notre fonctionnement en réseau. Notre fonction première est la mise en relation au sein du réseau qui permet d’associer des grandes entreprises du bâtiment tel que Schneider et Saint Gobain à des petites artisans locaux. Les acteurs de notre réseau sont dépendants les uns des autres pour apporter un accompagnement complet aux ménages. »

Quel est votre « moteur » personnel en menant à bien le projet ?

« Ce qui me tient particulièrement à cœur est de décloisonner le milieu des entreprises et celui des associations. Les deux fonctionnent ensemble au sein du Réseau Eco Habitat. Et bien sûr, mon « moteur » est l’impact environnemental et social du réseau. À l’heure du confinement, les ménages les plus modestes ont d’autant plus besoin de notre aide. »

Quel est votre regard sur des initiatives privées telles que la Fondation Sparring Capital ?

« Je suis très enthousiaste à l’égard de ce type d’initiative. Non seulement à cause du soutien financier et de l’impact engendré mais également parce que cela valide le modèle de Réseau Eco Habitat : réunir les acteurs économiques et les bénévoles dans une aventure commune. »